Au début du XIXe siècle encore, le vinaigre était fort employé pour désinfecter les objets qui risquaient d’être contaminés et pour enrayer la contagion
Quelques notes retrouvées dans de vieux papiers montrent l’application de ce procédé aux navires américains qui accostaient au port de La Teste, en Gironde.
Le 30 mai 1811, les sacs de lettres portés par le navire américain Marie sont jetés dans un vase rempli de vinaigre. Le 2 juillet de la même année, l’Osmin, venant des États-Unis, se présente devant La Teste. À son bord, le général Turreau, ex-envoyé extraordinaire de sa Majesté impériale près les États-Unis, est porteur de dépêches urgentes.
Le commissaire général de police n’en exige pas moins que la quarantaine soit observée par lui comme par les vingt autres passagers. Toutefois, les dépêches pourront, après désinfection au vinaigre, être expédiées par la plus prochaine estafette.
En janvier 1811 et en janvier 1812, de même, le courrier de deux autres navires américains est passé au vinaigre. En mai 1812, le Gipsy aborde à La Teste portant des dépêches. Fatalité ! On ne peut les livrer : il n’y a plus de vinaigre à bord, la provision ayant été consommée en cours de route. Le bâtiment doit faire dix jours de quarantaine, car il transporte également du coton, marchandise éminemment suspecte de transmettre des maladies contagieuses.
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