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Sixt-Fer-à-Cheval (Haute-Savoie) :
un trésor au naturel
(Source : Le Dauphiné)
Publié le mardi 5 juillet 2022, par Redaction
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Collé à la frontière avec la Suisse et « lové au fin fond de la vallée du Giffre », Sixt-Fer-à-Cheval est reconnu pour son patrimoine naturel des plus étonnants. Mais d’autres surprises attendent les visiteurs
 

Un bourg traversé par un torrent, Le Giffre, qui prend naissance dans le cirque du Bout du monde, et 24 hameaux : Sixt-Fer-à-Cheval est situé « au creux d’une ancienne vallée glacière en forme de L ». Ce qui n’en fait pas du tout un « endroit de passage », comme le fait astucieusement remarquer Sabrina Durgnat, guide du patrimoine Savoie-Mont-Blanc et enfant du pays.

Le village de l’alpiniste Jacques Balmat est « né » au XIIe siècle, avec la construction de son abbaye, commandée par Ponce de Faucigny. « On n’a pas vraiment d’écrits sur ce qui s’est passé avant, mais des traces de vie, probablement d’alpagistes, ont été mises en évidence lors de fouilles archéologiques (qui font l’objet d’une exposition dans l’abbaye cet été, NDLR) », commente Sabrina Durgnat. Édifice aujourd’hui classé, l’abbaye est la propriété du Conseil départemental de la Haute-Savoie.

Le cirque du Fer à Cheval, situé sur le territoire de Sixt-Fer-à-Cheval
Le cirque du Fer à Cheval, situé sur le territoire de Sixt-Fer-à-Cheval

Situé entre 730 et 3 099 mètres d’altitude, le village est dominé entre autres sommets par le mont Buet, surnommé « Le mont Blanc des dames » car trois Anglaises l’ont gravi en 1786, année de la première ascension réussie du mont Blanc. Mais surtout, il collectionne les sites naturels d’exception. Parmi eux, la réserve naturelle de Sixt-Passy qui s’étend sur 9 445 hectares. « Cela représente près de 80 % du territoire communal ! », glisse Sabrina Durgnat tout en ajoutant que la superficie totale de la commune, 12 000 hectares, fait d’elle la deuxième plus grande du département. Amusant pour un village qui ne compte qu’environ 800 Sizères et Sizerets !

« Le pays des cascades »
Autres célébrités locales : le cirque du Fer-à-Cheval et sa trentaine de cascades. Ce « plus grand cirque montagneux des Alpes », d’après la commune, côtoie les gorges des Tines, à l’entrée du village, et d’autres cascades dont celle du Rouget, surnommée la Reine des Alpes, de la Pleureuse et de la Sauffaz... « Beaucoup de gens nous surnomment le pays des cascades ! », raconte encore Sabrina Durgnat.

Hiver comme été, Sixt-Fer-à-Cheval et son décor singulier accueillent les visiteurs. Relié au Grand massif par la piste des Cascades, son domaine skiable est un terrain de jeux idéal en hiver. L’été, à pied comme à vélo, les amateurs peuvent apprécier nombres de randonnées. Ils peuvent aussi s’adonner à l’escalade et aux sports d’eau vive.

Cette activité touristique remonterait au XIXe siècle, lorsque Sir Alfred Wills, juge et alpiniste anglais, accueillait ses compatriotes dans son chalet, le Nid d’aigle, qu’il fit construire au cirque des Fonts ! À peine dix ans plus tard, en 1865, les habitants de la vallée fondèrent la Compagnie des guides de Sixt-Fer-à-Cheval.

Outre ces divers atouts, Sixt-Fer-à-Cheval aime à cultiver son authenticité. Réputé plus grand territoire pastoral du département, il s’accroche à son « esprit villageois et familial » et à sa proximité avec la nature, même s’il faut parfois en sortir pour travailler, faire ses courses. « C’est le prix qu’on accepte de payer ! », sourit Sabrina Durgnat.

Un patrimoine à partager
Sizères et Sizerets sont fiers de leur village et de son patrimoine culturel. Ils forment un tissu associatif dynamique à travers la chorale La Sizere, le groupe folklorique Prazon ou encore l’harmonie du Fer à cheval. « La musique fait partie intégrante de la vie de nombreux Sizerets, commente Sabrina Durgnat. C’est souvent une tradition familiale, et l’envie se transmet naturellement de génération en génération. »

Les cascades La Sauffaz et La Pleureuse, à Sixt-Fer-à-Cheval
Les cascades La Sauffaz et La Pleureuse, à Sixt-Fer-à-Cheval.
© Crédit photo : Agence Savoie Mont Blanc

Créée dans les années 1970 et relancée en 2005, la Fête de la terre a, quant à elle, lieu en été, tous les cinq ans. « Elle mobilise près d’un tiers du village, raconte Sabrina Durgnat. On ressort de nos greniers costumes et outils anciens…

On a fabriqué des petits chalets qu’on installe dans le centre du village et chaque hameau reproduit des savoir-faire d’antan (XIXe et XXe siècles, ndlr). Nous sommes très attachés à nos traditions et avons à cœur de les partager. »

Cécile Boujet de Francesco
Le Dauphiné

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