Le département de la Loire-Atlantique était occupé dès la plus haute antiquité par un peuple appelé-les Namnètes. Comme il y a eu des historiens qui ont fait descendre les Francs d’un Troyen appelé Francus, on en trouve aussi qui ont fait descendre les Namnètes d’un fils de Noé, appelé Namnès, personnage fort peu historique, comme on s’en doute bien, et qui aurait fondé Nantes.
D’autres, avec aussi peu de certitude, marquent l’année 1620 avant Jésus-Christ pour la date de l’origine de cette ville. Ce sont des fables. Tout ce qu’on peut dire de certain sur ces époques reculées, c’est que le célèbre navigateur marseillais Pythéas, qui vivait vers 280 avant Jésus-Christ, cite Corbilo, un des ports des Namnètes, comme une ville comparable à Marseille ou à Narbonne, d’où l’on peut induire que ce pays prospérait déjà depuis longtemps.
Que les Nantais n’aillent pas chercher plus loin ; ce sont là déjà d’assez beaux titres. La capitale des Namnètes était Contigwic, qui s’élevait au confluent de l’Erdre et de la Loire, à la place qu’occupe aujourd’hui Nantes ; les Romains donnèrent à ce nom une tournure latine, Condivicnum. Les Namnètes formaient une république, comme les autres parties de l’Armorique. Ils furent les alliés des Vénètes (Vannes) dans le combat naval livré à César.
Soumis aux Romains, et compris d’abord dans la Gaule chevelue, puis dans la Ire, enfin dans la IIIe Lyonnaise, ils virent Nantes devenir un des chefs-lieux les plus importants de l’administration romaine. Vers 275, saint Clair vint prêcher l’Évangile dans cette contrée et en fut le premier évêque. Deux jeunes patriciens, Donatien et Rogatien, qui se convertirent des premiers, subirent le martyre (290) à Nantes, où ils sont appelés les enfants nantais.
A la chute de l’empire, Clovis conquit ce pays. Le système de partage qui divisa ses États entre ses fils ayant atteint aussi la Bretagne, elle fut divisée en quatre comtés, dont l’un était celui de Nantes, tributaire des rois francs. Depuis lors, l’histoire du comté de Nantes présente la lutte continuelle des comtes de cette cité et des ducs de Bretagne, ceux-ci s’efforçant de ramener le comté dans leur dépendance, ceux-là de l’en affranchir ; les ducs de Bretagne finirent par l’emporter et résidèrent à Nantes ; mais ce ne fut pas pour une bien longue durée, car les rois de France survinrent avec une puissance irrésistible et englobèrent le tout dans le royaume de France. Le comté de Nantes faisait partie de la haute Bretagne, ainsi que la sirerie de Clisson, la baronnie de Retz, etc.
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