
La ville de Pondichéry, située sur la côte de Coromandel, dans le golfe du Bengale, était, depuis 1670, le chef-lieu des établissement français. En 1761 elle comptait plus de soixante-dix mille habitants, et jouissait d’une grande prospérité, lorsque les Anglais s’en emparèrent, et la détruisirent de fond en comble. L’infortuné Lally n’avait pu la défendre ; et ce dernier revers, qui acheva de troubler sa raison, souleva contre lui la clameur générale. Dans, son trajet de Pondicliéry à Madras, une escorte nombreuse eut peine à le préserver de la fureur des colons ; lui-même, affaibli par la souffrance, couché sur un palanquin, tenait dans ses mains deux pistolets pour écarter les séditieux. Après quatre ans de débats et de procédures, il paya ses malheurs de sa tête. (Voy. 9 mai 1966.) Rendue à la France par le traité de 1763, Pondichéry fut relevée et reconstruite. Les Anglais s’en emparèrent encore en 1788 pour la restituer à la paix d’Amiens ; cette paix n’ayant pas été de longue durée, Pondichéry retourna sous l’empire britannique jusqu’aux traités de 1814. Depuis cette époque elle nous est revenue, mais sans aucun droit de souveraineté et comme simple comptoir dans l’Inde : elle est bien déchue de son ancienne splendeur, et ne compte pas beaucoup plus de vingt mille habitants.
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