LA FRANCE PITTORESQUE
Histoire du département du Tarn-et-Garonne
(Région Midi-Pyrénées)
Publié le mercredi 7 avril 2010, par LA RÉDACTION
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Lorsque, en 1808, Napoléon Ier traversa le midi de la France, il passa à Montauban. Touché des plaintes des habitants, qui gémissaient de voir leur glorieuse ville si industrieuse et si peuplée réduite à l’humble rang de chef-lieu d’arrondissement, il traça sur-le-champ, aux dépens des cinq départements du Lot, de l’Aveyron, de la Haute-Garonne, de Lot-et-Garonne et du Gers, la circonscription d’un département nouveau dont Montauban fut le chef-lieu.

Un sénatus-consulte du 2 novembre 1808 consacra la volonté impériale. Si la nouvelle division rendait à Montauban un rang digne d’elle, celle que l’Assemblée constituante avait précédemment établie était cependant préférable au point de vue historique, puisqu’elle concordait jusqu’à un certain point avec l’ancienne division provinciale.

Le département de Tarn-et-Garonne, au contraire, fut formé sur un point limitrophe de cinq provinces anciennes dont chacune lui donna un lambeau ; il se compose, en effet, du bas Quercy et d’une partie du haut Languedoc, de l’Agénois, de la Lomagne et de la basse Marche du Rouergue. C’est assez dire que ce département n’a pas d’histoire qui lui soit propre et que nous sommes dans l’obligation de renvoyer le lecteur à celle des cinq départements énumérés plus haut. Nous rappellerons cependant eu peu de mots le sort des provinces qui ont contribué à le former.

Le Quercy était occupé, à l’époque de l’invasion romaine, par les Cadurci. Il fut compris, après la conquête, dans l’Aquitaine, plus tard dans l’Aquitaine Ire. Les Wisigoths l’occupèrent au Ve siècle et en furent dépossédés au VIe par les Francs. Les rois francs successeurs de Clovis se partagèrent l’Aquitaine, et le Quercy échut a ceux d’Austrasie.

Au commencement du VIIIe siècle, Eudes, duc d’Aquitaine, s’en rendit maître et sa famille continua d’y régner jusqu’à la conquête qu’en fit Pépin le Bref (768). Il resta soumis a l’autorité plus ou moins effective des Carolingiens jusqu’à la naissance du régime féodal. Les comtes de Toulouse le possédèrent alors aussi longtemps que dura leur puissance, anéantie en 1229 par le traité de Meaux. Réuni ensuite à la couronne de France, il fut abandonné aux Anglais par le traité de Brétigny (1360) ; mais Charles V le leur enleva, et depuis lors il n’a plus été détaché de la monarchie. Montauban était la capitale du bas Quercy, tandis que le haut Quercy avait pour capitale Cahors.

Le Rouergue était occupé par les Rutheni. Son histoire est à peu près la même que celle du Quercy. Il fut aussi compris dans l’Aquitaine Ire, conquis successivement par les Wisigoths, les Francs, Eudes d’Aquitaine et Pépin le Bref : Il eut, à l’époque féodale, des comtes particuliers ; passa à la maison d’Armagnac, qui le transmit elle-même a celle de Navarre, et fut enfin réuni par Henri IV a la couronne de France. Le Rouergue, dont la capitale était Rodez, se divisait en haute et basse Marche. La partie orientale du département de Tarn-et-Garonne (Caylus, Saint-Antonin) appartenait à la basse Marche de Rouergue.

Le Quercy et le Rouergue formaient, avant la Révolution, une généralité dont Montauban était la capitale ; c’est ce que l’on appelait la haute Guyenne, avec une assemblée provinciale particulière. L’Agénois, ancien pays des Nitiobriges, offre à peu près les mêmes vicissitudes dans son histoire que les provinces dont nous venons de parler et suivit le sort de la Guyenne ; il a fourni la partie occidentale de notre département (Moissac).

A la vicomté de Lomagne le déportement de Tarn-et-Garonne doit la partie sud-ouest de son territoire, sur la rive gauche de la Garonne (Beaumont-de-Lomagne, etc.). Cette vicomté, située jadis dans le bas Armagnac, suivit le sort de la province dont elle dépendait et appartient aujourd’hui presque entièrement au département du Gers.

Enfin le haut Languedoc formait le long de la Garonne, entre les diverses provinces dont nous venons de parler, une pointe où se trouvaient situés Castelsarrasin, Montech, etc. C’est cette pointe qui a été incorporée, assez naturellement du reste, au département de Tarn-et-Garonne. Quant à l’histoire du Languedoc, nous n’en dirons rien ici et nous renverrons au département de la Haute-Garonne.

Par ce que nous venons de dire, on peut juger que le département de Tarn-et-Garonne a eu sa part a peu près de tous les événements considérables du midi de la France. Guerre dés Francs et des Aquitains, guerre des Albigeois, guerre des Anglais, guerres de religion. Nous ne reviendrons sur ces événements, racontés ailleurs dans leur ensemble, que pour les détails particuliers aux localités de notre département.

Quoique le département de Tarn-et-Garonne ne soit pas des plus remarquables en fait d’antiquités, nous n’omettrons point de dire cependant qu’il possède plusieurs dolmens druidiques à Sept-fonds, Bruniquel, Saint-Antonin, Loze, Saint-Projet, etc. ; des tumulus, dont le plus remarquable est celui du Bretou ; des buttes, des camps retranchés, des restes de camps romains à Gandalon, à Asques et à Bouloc, et quantité de ruines romaines et du Moyen Age.

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