Union de la Bretagne à la France. Avant l’ordonnance du domaine de 1566, les biens patrimoniaux de nos rois étaient libres et disponibles, et ne devenaient partie du domaine que par une réunion expresse : aussi cette réunion les rendait-elle inaliénables.
La crainte qu’a l’empereur que les rois de France et d’Angleterre n’entrent dans la ligue faite à Smalkalde, en 1530, entre les princes protestants, jointe aux approches de l’armée du Turc, le détermine à conclure un traité à Nuremberg, par lequel il accorde aux luthériens la liberté de conscience jusqu’à la convocation d’un concile général. En reconnaissance, ils lui donnent des secours pour chasser Soliman qui menaçait la Hongrie.
La force de nos armées, sous le règne des Mérovingiens et une grande partie de celui des Carolingiens, c’est-à-dire avant l’introduction des fiefs, consistait dans l’infanterie, à la différence de nos anciens Gaulois, chez qui la cavalerie était fort supérieure : aussi (Mémoires de l’Académie des Belles-Lettres) la meilleure cavalerie des armées des Romains était-elle tirée des Gaules ; et César, qui soumit ces provinces autant par les armes des Gaulois divisés que par sa valeur, se servit-il toujours, dans la suite, de cavalerie gauloise, dont il fait l’éloge dans plus d’un endroit. On vit renaître cet usage avec les fiefs ; et, dès avant le règne des Capétiens, la cavalerie reprit le dessus.
Mais Charles VII comprit le besoin d’une bonne infanterie, qu’il ne fallut plus aller soudoyer chez les étrangers ; et après avoir établi un corps réglé de cavalerie, sous le titre de compagnie d’ordonnance, il créa les francs-archers. Louis XI les supprima, et soudoya des Suisses, auxquels il joignit aussi quelque infanterie. Ce corps n’étant pas suffisant, Louis XII soudoya de l’infanterie allemande : ce fut le duc de Gueldres qui en leva un corps composé de six mille hommes d’élite ; on leur donna le nom de bandes noires, à cause de la couleur de leurs drapeaux.
Cette troupe fut détruite à Pavie, et il n’y eut plus que l’infanterie française, commandée par les plus grands seigneurs auxquels on donna le titre de capitaines des bandes. François Ier résolut alors de mettre sur pied un corps d’infanterie, qu’il forma sur le modèle des légions romaines, et qu’il appela aussi du nom de légion ; mais cette nouvelle milice ne dura guère, et on en revint aux bandes, qui n’étaient que de cinq à six cents hommes, au lieu que les légions étaient de six mille hommes.
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