Ou comment l’on déplorait déjà le sempiternel besoin d’alléger le programme du baccalauréat, certains préconisant, pour contrer d’incessantes réformes, de ne refuser ce diplôme à personne...
Une fois de plus, il est question de la réforme du baccalauréat, lance un chroniqueur du Pêle-Mêle. Ils doivent être contents, les réformateurs : voilà une institution qu’on ne laisse pas moisir. On ajoute, on retranche, on remplace et le programme change toujours : cela s’appelle simplifier. Les jeunes gens d’aujourd’hui, paraît-il, ne sont plus capables de faire, comme leurs pères, un discours latin ou, comme leurs frères aînés, un thème allemand.
« — Mais mon enfant apercevoir ne s’écrit pas avec deux p. Il faut en effacer un — Lequel, Mademoiselle ? » (Dessin paru dans Le Pêle-Mêle du 8 août 1896) |
|
On avait cru s’apercevoir, de plus, qu’il était bien inutile de surcharger la mémoire de noms baroques et de faits trop anciens, et l’on avait supprimé une partie de l’ancien programme d’histoire et et de géographie. En revanche, tout cela avait été remplacé par dès sciences naturelles, physiques et mathématiques. Il semble que le résultat obtenu n’ait pas été satisfaisant puisque les générations à venir vont connaître un nouveau baccalauréat.
Que sera-t-il ? Je l’ignore, mais si j’osais exprimer ici un avis, je donnerais timidement à M. le Ministre de l’Instruction Publique le conseil de faire un baccalauréat où personne ne serait refusé. Celui-là seul subsisterait et jamais le programme n’aurait besoin d’être changé. Heureux potaches ! Toujours on s’occupe de vous !
Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.
