Ce n’est pas assez d’avoir une bonne cause, il faut bien encore solliciter ses juges
Ce proverbe fort ancien se trouve dans un recueil publié par Jean de la Vêprie (1519). Les Latins exprimaient la même pensée par ces mots : Indiget auxilio vel bona casa bono, ce qui signifie : Même une bonne cause a besoin d’un bon secours. Ils avaient un autre proverbe qui a un certain rapport avec le nôtre ; le voici : Plus valet favor in judice quam lex in codice, ce qui veut dire : La faveur chez le juge vaut mieux que la loi dans le code. Les Anglais disent dans le sens de notre proverbe : Many hands make light work, ce qui veut dire : Plusieurs mains avancent l’ouvrage. Au XVIIe siècle, on disait : Bon droit à bon mestier d’aide.
Il y a tant de gens disposés à contester aux autres leurs droits les mieux fondés et les plus évidents, qu’il est heureux d’en rencontrer d’autres toujours disposés à soutenir les intérêts de la justice, souvent difficiles à reconnaître. Il suit de là qu’il ne faut pas toujours se fier à la bonté de sa cause, quelque juste qu’elle soit, (car il n’est pas impossible de perdre une cause juste) et qu’il est souvent nécessaire de faire agir pour soi des amis ou des tiers. C’est aux hommes qui exercent les fonctions de juges, fonctions éminemment élevées, à maintenir le droit et le respect de la justice dans toute son intégrité.
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