Arborer une arrogante fierté
Le paon est de tous les volatiles celui qui a l’air le plus orgueilleux. Cet oiseau a, du reste, toujours passé pour le type d’une sotte vanité, comme le dindon celui de la gaucherie et de la bêtise ; mais le plumage du paon a dû lui donner la priorité. Un paon, avec les mots ut placeat, taceat, qui signifient : qu’il se taise pour plaire (car son chant est affreux), est l’emblème d’une personne stupide qui n’a pour plaire que des avantages extérieurs. Le mot paon se dit en latin pavo ; du génitif de ce mot pavonis on a fait le mot français se pavaner.
L’historien Brantôme nous apprend qu’il y avait de son temps (XVIe siècle) une danse appelée la pavane dont les exécutants étaient revêtus de leurs plus beaux atours. La Fontaine, dans sa fable du Paon se plaignant à Junon (livre II, fable 16), a supposé que la déesse donnait une leçon à l’oiseau si orgueilleux de son plumage, mais qui se plaignait de ne pouvoir modifier les éclats de sa voix. Après l’avoir comparé à tous les autres oiseaux, la déesse Junon lui dit :
Tous sont contents de leur ramage, Cesse donc de te plaindre ou bien pour te punir Je t’ôterai ton plumage. |
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