Être très soigné dans sa mise
Cette locution proverbiale a été empruntée à la toilette des femmes dont le fichu est tendu par quatre épingles pour rendre sa position plus régulière.
Une femme du XVIIIe siècle tirée à quatre épingles. © Crédit illustration : Araghorn
En effet, cette pointe légère que les femmes se mettent parfois autour du cou, fut jadis une partie essentielle de leur vêtement. Or, pour que la personne qui le portait fût bien habillée, il fallait que le fichu fît le moins de plus possible, condition que l’on réalisait au moyen de quatre épingles : une pour l’arrêter dans le dos, deux pour l’assujettir sur les épaules et la dernière pour le tenir croisé sur la poitrine.
D’où la locution proverbiale être tirée à quatre épingles (littéralement, avoir son fichu tendu par quatre épingles) pour signifier, en parlant d’une femme, qu’elle est extrêmement soignée dans sa mise.
On a cru que cette expression ne s’appliquait qu’aux femmes. C’est une erreur, car le Règlement de la paroisse de Saint-Jacques-de-l’Hôpital de Paris, rédigé au début du XVIe siècle, prouve d’une façon très évidente que les quatre épingles ont joué un rôle aussi important dans la toilette des hommes que dans celles des femmes :
Un homme du XVIIe siècle tiré à quatre épingles. © Crédit illustration : Araghorn
« Le crieur est tenu, avant la fête de Mgr Saint-Jacques, d’aller par la ville avec sa clochette et vestu (vêtu) de son corset, crier la confrérie. Item (De même) doit à chasque (chaque) pèlerin et pèlerine quatre épingles pour attacher les quatre cornets (coins) des mantelets des hommes et les chapeaux de fleurs des femmes. »
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