C’est tromper sur le prix des marchandises qu’on achète pour le compte d’un autre et les lui faire payer beaucoup plus cher qu’elles n’ont été vendues
Cette locution déjà employée au XVIIe siècle n’est plus aussi souvent usitée que Faire danser l’anse du panier ; mais il y a un rapprochement à faire et qu’il est curieux de connaître. Voici l’origine la plus récente et qui paraît la plus authentique : « Au temps où les conseillers du Parlement de Paris allaient au palais, montés sur des mules, les laquais jouaient pendant la séance et, pour se procurer quelque argent, ils en demandaient à leurs maîtres sous prétexte que les mules avaient besoin d’être ferrées. »
On donne encore à ce proverbe une autre origine qui pourrait être bonne, quoiqu’elle soit très ancienne. Elle est tirée de la vie de Vespasien par Suétone, chap. XXIII : « Une personne était venue au palais de l’empereur Vespasien pour avoir une audience au sujet d’une certaine affaire ; mais on ne put la recevoir, parce que ce prince allait partir en voyage. Le solliciteur, désirant terminer sur le champ, s’adresse à un officier qui, moyennant une somme convenue, promit de lui ménager une entrevue.
En effet, l’Empereur était à peine sorti de Rome que l’officier fit semblant de faire ferrer les mules. On arrêta le cortège et, pendant ce temps-là, le solliciteur qui avait suivi profita de l’occasion et conta son affaire à Vespasien. Celui-ci demanda à l’officier combien on lui avait donné pour ferrer la mule et se fit donner la moitié du bénéfice. »
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