Les circonstances de la vie sont indépendantes de notre volonté ; nous ne pouvons faire autre chose que de les supporter avec résignation
Ces trois phrases renferment le même aphorisme qui équivaut à lui seul à tout un traité de morale. On les répète souvent, mais on ne les met guère en pratique. Elles doivent remonter au XVIIe siècle.
Il ne faut pas trop s’émouvoir des accidents de l’existence, car il est dans l’ordre des événements que, dans le chemin de la vie, il y ait beaucoup plus de pierres pour nous blesser ou nous faire tomber que de fleurs pour nous charmer. Il n’est pas possible de discerner d’avance en toute chose le bon ou le mauvais côté. Pour les hommes, il faut chercher à connaître ce qu’il y a en eux de bon ou de mauvais et régler d’après cet examen nos relations avec eux. Personne n’est parfait et il faut, en conséquence, savoir supporter les défauts des autres comme on désire qu’ils supportent les nôtres.
L’auteur latin Plaute a dit à ce propos : Ut hommes sunt, ita morem geras, qui signifie : Selon les hommes, règle ta conduite. Un poète français du XVIIIe siècle, Gresset, nous a laissé ces quatre vers :
Quels que soient les humains, il faut vivre avec eux : Un homme difficile est toujours malheureux ; Il faut savoir se faire au pays où nous sommes, Au siècle où nous vivons. |
Quant à l’argent nous ne lui donnons souvent pour notre malheur que trop de place dans nos affections, tandis qu’il ne devrait être pris que pour sa valeur intrinsèque. L’argent peut certainement procurer bien des jouissances, quand ce ne serait que celle de la liberté ; il y a des satisfactions qu’on peut, sans doute, se procurer avec de l’argent, mais qui ne constituent pas tout le bonheur.
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