Il est plus sage de céder à la nécessité que de résister inutilement
C’est un conseil que beaucoup de gens dédaignent de suivre, parce qu’il leur semble qu’ils dérogeraient alors à leur dignité. La Fontaine, dans sa fable du Chêne et du Roseau (livre Ier, fable 22), démontre qu’il est souvent plus utile de céder momentanément aux circonstances plutôt que de se perdre par une résistance impuissante et inutile.
Mais la vanité ne raisonne pas et la prudence ne peut la maîtriser. On prend souvent de l’entêtement pour de la fermeté et l’orgueil pour de la dignité. Aussi notre fabuliste a-t-il été heureusement inspiré en mettant en scène, pour mieux nous démontrer cette vérité, cet arbre qui, par la force et l’étendue de ses racines, semblaient défier les bouleversements de la nature et ce chétif arbrisseau qui résista mieux que lui à la tourmente de l’atmosphère, parce que, s’il plie, il ne rompt pas.
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