On doit obéir au temps comme tout lui obéit dans la nature
L’action du temps s’exerce de mille façons : Il amène le renouvellement des saisons et le cours des années ; la croissance et la mort chez les êtres vivants ; d’un autre côté, il conduit au développement, à la grandeur et à la décadence des nations ; dans les sociétés humaines il fait progresser la science et l’industrie.
Voici les idées des Anciens sur ce sujet. Commençons par Ovide (traduction) : « Avec le temps le bœuf se résigne à tirer la charrue et laisse charger son cou du joug courbé ; avec le temps le coursier fougueux obéit à la bride et reçoit docilement le mors le plus dur. Le temps gonfle le raisin dans la grappe. C’est lui qui apaise peu à peu les ressentiments furieux, qui diminue la violence des regrets et soulage les cœurs affligés. »
Senèque nous a laissé cette pensée dans cette phrase : Quod ratio nequivit, saepe sanavit dies, ce qui signifie : Le temps a souvent mis fin à des maux que la raison n’avait pu guérir, et dans ces autres mots : Veritatem aperit dies, ce qui veut dire : Le temps découvre la vérité.
Nos auteurs nous ont laissé aussi leur appréciation sur ce sujet. Voici deux vers de Malherbe :
Le temps est médecin d’heureuse expérience ; Son remède est tardif, mais il est bien certain. |
Corneille (1606-1684) a dit : « Le temps est un grand maître, il règle bien des choses. » La Fontaine (livre VI, fable 21), ajoute :
Sur les ailes du temps la tristesse s’envole. Le temps ramène les plaisirs. |
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