La vie est une succession d’événements heureux ou malheureux
C’est une expression très simple qui rappelle la variété infinie des accidents de la vie, avec lesquels il faut savoir s’accommoder, en restant fidèle aux inspirations de la conscience et aux nécessités du devoir. On trouve aussi ce proverbe cité sous la forme poétique dans ces deux vers :
Les jours se suivent pas à pas. Mais ils ne se ressemblent pas. |
Les Anciens avaient exprimé cette pensée de plusieurs façons. Ainsi, ils disaient : Diem dies trudit, non similem sui, ce qui signifie : Le jour pousse le jour qui ne lui ressemble pas. Horace, à son tour, a ainsi parlé :
...Non, si male nunc et olim Sic erit. |
ce qui veut dire : Si vous êtes malheureux aujourd’hui, vous ne le serez pas demain.
Pythagore croyait qu’il y avait des jours et des moments propres à certaines choses et d’autres qui y étaient contraires. Des chrétiens ignorants ont adapté ce précepte à leurs convictions. Erasme a traduit ainsi ce vers d’Hésiode : Ipsa dies quandoque parens, quandoque noverca est, par Un jour est pour nous une bonne mère et dans un autre jour nous trouvons une marâtre.
Phèdre nous a laissé sur ce sujet ces deux vers :
Parce gaudere oportet et sensim queri, Totam quia vitam miscet dolor et gaudium. |
dont voici la traduction : Il faut se réjouir avec modération et se plaindre avec mesure, parce que toute la vie est mêlée de chagrin et de joie.
Citons pour finir les jolis vers du poète dramatique Piron (1686-1773) :
Tel est, tel fut l’ordre fatal, Qu’ici bas tout change et varie, Tantôt en bien, tantôt en mal. Selon ce décret général, Après santé vient maladie, Après sombre hiver, gai printemps, Après joli temps, triste pluie. Après celle-ci le beau temps. |
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