On connaît l’apologue mis en vers par La Fontaine (Livre IV, fable 18) où un père, avant de mourir, avertit ses fils que, s’ils restent unis comme un faisceau de dards, ils seront invincibles, mais qu’ils périront s’ils veulent vivre isolés. Voici, du reste, comment s*explique notre fabuliste :
Toute puissance est faible, à moins que d’être unie. Un vieillard près d’aller où la mort l’appelait : Mes chers enfants, dit-il (à ses fils il parlait), Voyez si vous romprez ces dards liés ensemble ; Je vous expliquerai le nœud qui les assemble. L’aîné les ayant pris et fait tous ses efforts, Les rendit, en disant : Je le donne aux plus forts. Un second lui succède et se met en posture, Mais en vain. Un cadet tente aussi l’aventure. Tous perdirent leur temps ; le faisceau résista. De ces dards joints ensemble un seul ne s’éclata. Faibles gens, dit le père, il faut que je vous montre Ce que ma force peut en semblable rencontre. On crut qu’il se moquait ; on sourit, mais à tort : Il sépare les dards et les rompt sans effort. Vous voyez, reprit-il, l’effet de la concorde : Soyez joints, mes enfants ; que l’amour vous accorde ! |
L’histoire nous fournit bien des exemples qui nous démontrent que ce proverbe est vrai pour les familles comme pour les peuples. De même aux époques des révolutions l’accord des bons citoyens est nécessaire au maintien de l’ordre, tandis que leurs divisions compromettent la prospérité du pays. Ce proverbe est devenu la devise du royaume de Belgique.
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