Il ne faut pas commencer par ce qui doit être la fin
Ce proverbe s’emploie pour critiquer tout individu qui, étourdiment et sans avoir réfléchi, veut faire d’abord un acte qui ne devrait venir qu’après un autre. De là, la comparaison de la charrue à laquelle doivent être attelés les bœufs, car on regarderait comme fou le laboureur qui les placerait dans le sens contraire.
Charrue au travail, tirée par deux bœufs. © Crédit illustration : Araghorn
L’idée, émise par ce proverbe, est donc qu’il ne faut pas intervertir l’ordre naturel des choses et des affaires. Savoir bien disposer ce que l’on veut faire est une véritable science qui n’appartient qu’aux bons esprits. Si des écoliers veulent en remontrer à leurs maîtres ou Gros-Jean à son curé, comme dit La Fontaine, si des soldats veulent imposer leurs volontés à leurs chefs, c’est mettre la charrue devant les bœufs.
Voici des vers sur ce sujet tirés du roman de Tristan qui date du XIIIe siècle :
Ce serait certes grandes eschars (écart, erreur)
Devant le buef iroit li chars
(Ce serait certes une grande faute de faire aller le char devant le bœuf).
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