On ne peut pas reprocher à quelqu’un sa pauvreté comme un vice
La pauvreté ne mérite pas de reproches, mais a droit à la compassion. Il faut donc la plaindre et la secourir au lieu de la blâmer. Pour être pauvre, on n’en est pas moins honnête, et même souvent on reste pauvre, parce qu’on est honnête. Autrefois on disait : Pauvreté n’est pas vice, mais c’est une espèce de ladrerie (lèpre), chacun la fuit. Voltaire, dans sa pièce de l’Enfant prodigue (Acte III, scène 2) a dit :
La maladie altère un beau visage, La pauvreté change encore davantage. |
Les Allemands disent : Pauvreté n’est ni honte ni déshonneur.
Alexandre le Grand ne dédaignait pas de s’entretenir avec Diogène qui voulait rester pauvre ; il ne considérait que les qualités et les vertus des hommes, aussi appela-t-il au trône un homme qui était pauvre, mais vertueux. Voici comment :
« Après avoir pris Sidon, Alexandre chargea son ami Ephestion de choisir un nouveau roi. Celui-ci, ne voyant autour de lui que des hommes avides, incapables et ambitieux, lui indiquant un certain Abdalonyme que, quoique descendant d’une ancienne famille royale, sa pauvreté avait contraint de travailler comme ouvrier jardinier.
« On se rendit après d’Abdalonyme dans le jardin qu’il cultivait et on lui fit la proposition de monter sur le trône. Il refusa d’abord, puis, sur les instances d’Alexandre, il accepta le pouvoir qu’on lui offrait. »
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