Employé lorsqu’on voit arriver dans une réunion une personne qui n’était pas attendue et qui faisait le sujet de la conversation
Quelque chose qu’on en dise, on s’arrête instantanément. Si l’on faisait son éloge, on se tait dans la crainte de blesser sa modestie ; si l’on en parlait en mal (ce qui arrive le plus souvent), on est encore plus décidé à ne pas continuer.
Les Latins disaient : Lupus in fabulat, ce qui signifiait le loup dans la conversation. En se servant de cette expression, on attribuait à l’apparition soudaine d’un loup le saisissement que l’on éprouve et qui se produit à peu près de la même façon que celui que l’on ressent à la vue d’une personne qui était le sujet de la conversation.
Plutarque rappelle une exclamation qui a quelque rapport avec ce proverbe ; mais dont l’application avait lieu dans une circonstance différente. Lorsque, par exemple, dans une assemblée nombreuse au bruit des paroles, succédait un silence général, on disait alors deux mots que les Latins ont traduit ainsi : Mercurius supervenit (Mercure est arrivé), comme si l’on eût voulu donner à entendre qu’il n’était pas permis, en présence de Mercure, dieu du silence, de continuer un discours.
Ce proverbe est antérieur au XVIIe siècle et ne s’emploie que dans une acception de blâme qui implique peu de considération pour la personne en question, tandis que si l’on veut montrer de la politesse et donner quelque éloge, on y substitue l’une de ces phrases :
Quand on parle du soleil on en voit les rayons, Quand on parle de la rose on en voit le bouton. |
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