LA FRANCE PITTORESQUE
Qui n’entend qu’une cloche
n’entend qu’un son
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Publié le dimanche 18 décembre 2011, par Redaction
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Dans ce proverbe on compare la cloche à un discours unique d’après lequel il faudrait prendre une décision. En effet, un juge ne pourrait dans un procès se faire une opinion, rendre avec justice une sentence, ni condamner un accusé, s’il n’écoutait qu’une seule des deux parties et s’il n’avait entendu et apprécié la défense après l’accusation.

En toute circonstance, son devoir est de recueillir les dires des adversaires, d’étudier les témoignages et les documents les plus contradictoires avant de prononcer son arrêt.

Voici ce que dit à ce sujet le philosophe Sénèque :

Qui statuit aliquid, parte inaudita altera,
Aequum licet statuerit, haud aequus fuit,

ce qui veut dire : Prononcer sur le dire d’une partie, sans avoir entendu l’autre, c’est se montrer injuste, quoique d’ailleurs on eût prononcé avec justice.

Notre poète Corneille (XVIIe siècle) nous a laissé ces trois vers :

Quiconque, sans l’ouïr, condamne un criminel,
Son crime eût-il cent fois mérité le supplice,
D’un juste châtiment il fait une injustice.

Il n’est donc pas rare que la malignité s’attache après certaines personnes et ne cherche à nuire à leur réputation ; il serait alors souverainement injuste de condamner ces personnes, sans avoir vérifié si l’accusation portée contre elles est fondée. Il faut alors entendre les deux cloches.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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