LA FRANCE PITTORESQUE
Noël et chants de Noël au XVIe siècle :
religieux, royal, politique,
badin ou villageois
(D’après « Recherches sur nos vieux noëls
considérés comme chants populaires » paru en 1864)
Publié le dimanche 24 décembre 2017, par Redaction
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Le Moyen Age proprement dit ne nous fournit une moisson très abondante de Noëls, cependant qu’aux trois ou quatre siècles qui précédèrent la Renaissance, la fête de Noël était plus populaire que de nos jours. Sans doute parce que l’imprimerie n’était pas encore née et que nos plus anciens monuments littéraires étaient rédigés une multitude de patois. La Renaissance assiste à une profusion de chants populaires de Noël, tant des noëls patois que des noëls français qui exercent alors la verve poétique de nos ancêtres
 

La première raison du faible nombre de noëls du Moyen Age dont on a conservé la trace, c’est que l’imprimerie n’étant pas encore inventée : il fallait se borner à la ressource des manuscrits et des traditions orales ; les livres furent même très chers de 1450 à l’aurore du XVIe siècle, époque d’enfance et d’essai de la typographie ; par conséquent, les livres étaient aussi rares que le peuvent être des objets de luxe.

La seconde nous semble tenir à la dureté native de nos plus anciens monuments littéraires, tout imprégnés de tudesque, et au croisement des divers patois qui, morcelant le roman rustique, se localisaient dans les provinces de France. Pas plus que la langue vulgaire, ils n’avaient encore de formes bien arrêtées. Mais une fois que le glossaire de ces nombreux idiomes fut constitué et que l’imprimerie eut multiplié ses tirages en les simplifiant, ces deux causes, à l’inverse des précédentes, se prêtèrent un mutuel secours.

Nativité du Christ. Oeuvre du XVIe siècle de Giovanni Di Pietro

Nativité du Christ. Oeuvre du XVIe siècle de Giovanni Di Pietro

Aussi le XVIe siècle combla-t-il les lacunes du Moyen Age en reproduisant ses travaux. Le Manuel du libraire mentionne une quinzaine de recueils de cette époque, la plupart intitulés : « Noëlz nouveaulx, ou nouvellement composez. » Toutefois leur facture montre qu’ils ne sont en partie que d’anciennes compositions rajeunies. D’ailleurs leur titre même suppose la préexistence de celles-ci. Beaucoup d’autres recueils de ce genre sont énoncés dans la splendide publication : Moyen Age et Renaissance. Ce n’est pas que ces chants populaires ne soient, en somme, fort médiocres : le goût littéraire n’était pas encore formé ; on se contentait d’être simple, et parfois on tombait dans une naïveté triviale. Cependant nous découvrirons des perles enfouies dans ces débris d’un autre âge.

Mais comment en a-t-il jailli une telle profusion de Noëls ? C’est demander le secret de leur popularité. Or, voici ce que nous dit à cet égard l’abbé Artaud dans son Dictionnaire de plain-chant : « Ce cantique, d’un genre simple, familier et naïf, excitait un engouement d’autant plus vif qu’il répondait à un besoin général, et que le peuple voyait s’y refléter, dans sa langue maternelle, l’objet de ses croyances et la nature de son intelligence. Car les dialectes romans s’étant peu à peu transformés en idiomes provinciaux, le Noël prit une physionomie analogue au caractère, aux usages, au tour d’esprit des habitants pour lesquels il était composé, se modifiant, toutefois, selon le mouvement des mœurs et la marche des idées, mais conservant au fond ce cachet de terroir qui constituait son individualité propre. » Le XVIe siècle nous offrira donc deux sortes de recueils : des Noëls patois, – ce sont les plus nombreux, – et des Noëls français.

Les patois de France, dit Mary-Lafon, se divisaient en deux familles aussi tranchées que les races qu’ils représentaient : celle des patois méridionaux parlés par la race Gallo-romaine, – et les dialectes du Nord. La Loire établissait la ligne de démarcation entre la langue d’oïl, celle des trouvères, et la langue d’oc, que parlaient les troubadours. Au sud de la Loire, douze dialectes principaux, dont les plus riches en Noëls sont : le Languedocien , le Provençal, l’Auvergnat, le Limousin et le Poitevin ; nous distinguons au nord le Bourguignon, le Bisontin, le Breton.

Il est impossible de citer, même par de courts extraits, le répertoire ou plutôt les collections des noëls patois : ce serait un travail de trop longue haleine, et puis, il faudrait un lexique pour les comprendre. Cependant, nous ne pouvons résister au désir de faire connaître, traduit en français, un vieux Noël breton, qui ne manque ni de verve poétique, ni de couleur locale : « N’y a-t-il pas en ces lieux un petit enfant couché dans une crèche, un petit enfant couvert de pauvres langes et qui sourit endormi ? – Prends ton repos , doux oiseau du ciel ! Prends ton repos en attendant la croix. Le Foloët n’a pas toujours eu son église de granit ciselé, comme on cisèle l’or à la ville, et nos pères n’offraient point en sacrifice l’Enfant-Noël caché sous l’azyme. Dans la forêt, au carrefour du vieux chêne, on voit encore sur quatre pierres moussues une grande dalle grise.

« Sur la dalle grise est une rigole d’où ruisselait le sang des captifs, souvent même de la jeune vierge et de l’enfant innocent. Frappe ! disait l’homme des chênes ; frappe ! – Mais pour satisfaire pleinement le ciel, il faudrait, ô druide ! un sacrifice impossible : humain, parce que l’homme est coupable ; divin, parce que c’est sur le rang de l’offensé qu’on mesure une offense, et l’offensé, c’est Dieu ! Noël ! Noël ! pauvres condamnés ! l’impossible est accompli. Gardez vos fils, pauvres mères ; c’est Dieu qui donne le sien. Il est là, le petit enfant, couché dans sa crèche ; le petit enfant couvert de pauvres langes et qui sourit endormi... Prends ton repos, doux oiseau du ciel, prends ton repos en attendant la croix ! »

Passons aux Noëls français du XVIe siècle et aux compositions qui s’y rapportent. Il est bon de prévenir d’abord que ceux de la Renaissance, comme leurs aînés du Moyen Age, étaient moins faits pour être chantés à l’église que dans les veillées en famille. Quelques-uns même se chantaient à la Cour, et, sous le voile des langes du Christ, nos aïeux transformèrent parfois ce cantique en ballade ou en joviale chanson. Du reste, tout s’y trouve : géographie, statistique, instruments de musique, ustensiles de ménage ou d’agriculture, événements nationaux, personnages contemporains, enfin, scènes de mœurs entre des bergers et des bergères, mais où l’on aurait tort de chercher l’intrigue des pastorales exclusivement profanes.

Il y avait donc, à côté du Noël religieux, le Noël royal, le Noël politique, et le Noël badin ou villageois. Les deux intermédiaires furent surtout en vogue pendant le siècle de Louis XIV. Quant au dernier, c’est une des sources les plus abondantes de nos vieilles traditions domestiques et locales. Th. Bélamy a très bien exposé la part d’intérêt qui s’attache à ces diverses pièces, dans la préface de sa nouvelle édition des Noëls bisontins : « Abstraction faite, dit-il, de l’originalité parfois piquante de leur forme (...), ils se recommandent avant tout par un genre de mérite qui ne saurait échapper à l’observation la plus superficielle et par lequel s’explique leur succès toujours croissant auprès des lecteurs de toutes les classes : nous voulons dire la peinture fidèle de mœurs et de caractères primitifs dont l’empreinte va s’effaçant chaque jour davantage. A ce titre, leur popularité ne saurait manquer de s’accroître par la succession des temps ; et ces naïves productions, qui égayaient les soirées de famille de nos aïeux (...), offriront certainement un jour à l’observateur, au peintre de mœurs locales, à l’histoire même, de curieux mémoires à consulter. »

Nous avons nommé précédemment le Noël badin ou villageois. Pour n’en être pas étonné, il faut tenir compte des circonstances où ces cantilènes furent composées, et du lieu où elles se chantaient. Citons à ce propos les judicieuses réflexions de Fertiault, dans son introduction aux Noëls bourguignons : « Plusieurs d’entre eux sont, non pas un but, mais un moyen ; c’est-à-dire, que le Noël vient tout simplement en aide à la célébration de la fête que son nom désigne (...). Et pour se faire l’idée la plus juste possible de la portée et de l’importance de ces hymnes vulgaires, il n’y a qu’une seule chose : c’est de voir les lieux où ils se chantent. Vous vous êtes peut-être imaginé que les nefs des églises retentissaient du bruit de ces couplets monotones, de ces pléonasmes habillés en refrains ? Erreur profonde dont il vous faudra sortir. Ces refrains, ces couplets monotones, ces Noëls enfin, se chantent non pas dans les églises (...), mais chez soi, au coin du feu, principalement sous le vaste manteau des cheminées villageoises, en groupes toujours nombreux de voisins et d’amis, et à côté de marrons, de vin blanc, etc. »

Etienne Pasquier

Etienne Pasquier

Etienne Pasquier, célèbre jurisconsulte du XVIe siècle, a consigné ces traditions populaires dans ses Recherches sur la France : « En ma jeunesse, dit-il, c’estoit une coutume que l’on avoit tournée en cérémonie, de chanter tous les soirs, presque en chaque famille, des Noëls qui estoient chansons spirituelles en l’honneur de Notre Seigneur. » Cet écrivain semble avoir bien saisi la physionomie de ces Noëls hybrides, en les appelant des chansons spirituelles. Encore ne leur accole-t-on celte épithète que par faveur, puisqu’on aurait peine à y surprendre parfois le moindre sentiment de piété. Etaient-elles plus chrétiennes dans l’intention des auteurs ? Question délicate.

Dans son Cours d’archéologie, l’abbé Godard fait observer que « ces chants s’exécutèrent dans la rue, au coin du foyer, durant la veillée joyeuse, plutôt qu’à l’intérieur des églises. » Il ajoute ces réflexions, bonnes à retenir : « Les populations des siècles précédents, si l’on excepte les gens lettrés, entendaient, sans avoir la tentation de rire, ce qui nous paraît plat ou voisin de la bouffonnerie. Et même cela est vrai, de nos jours, pour les habitants des campagnes où l’on chante, non les cantiques les plus surannés, mais au moins les vieux Noëls, qui ne leur cèdent pas toujours en trivialité... Le peuple ne s’en offense point et ne semble pas même le remarquer. »

Des causes secondaires ont accru la popularité de ces chants : c’étaient les coutumes traditionnelles qui, rayonnant autour de la fête du 25 décembre, lui empruntaient ses Noëls. Ainsi, en Normandie, en Bourgogne, en Provence, les Hautbois de l’Avent, sorte de ménétriers, parcouraient les rues et les villages en jouant des couplets naïfs, durant les quatre semaines préparatoires à cette fête. Dans le Limousin, le Poitou et autres contrées, on allumait la souche consacrée, au chant des plus gais refrains. A Aix, les indigents eux-mêmes chantaient des Noëls pour implorer la pitié des riches au nom du Dieu qui naquit pauvre pour l’amour de nous. Ailleurs, on jouait, en ce jour, des pastorales commémoratives, et partout encore on s’y livre aux joies des réveillons, avec assaisonnement de cantilènes plus ou moins dévotes. Nous ne pouvons indiquer ici toutes les pratiques originales que le Noël domine ou résume, comme expression de l’enseignement populaire ; mais on comprend qu’à raison de son heureuse influence, il ait acquis partout le droit de bourgeoisie et la place du meilleur ami au foyer de la famille.

Clément Marot est l’un des plus anciens poètes français du XVIe siècle qui ait chanté la Nativité. Il a écrit sur ce thème une ballade et une chanson. Ces deux compositions semblent assez faibles de style et dépensée, quoiqu’elles aient de la couleur locale. Voici le premier couplet de la seconde :

Une pastourelle gentille,
Et un bergier, en un vergier,
L’autre-hier, en jouant à la bille,
S’entredisoient pour abrégier :
Rogier
Bergier !
Legière
Bergière !
C’est trop à la bille jouë :
Chantons Noë ! vive Noë !

Cette chanson a fourni à Bernard de la Monnoie le type de son IXe Noël, où il fait intervenir, avec tant de bonhomie, le curé de Plombières. Du reste, il ne faudrait pas juger Clément Marot sur un couplet de circonstance. Un écrivain de goût, Francis Wey, a dit de lui : « Le plus ancien des poètes de la renaissance est le moins suranné et le plus intelligible. Il reste français en luttant contre les excès de la Muse antique. » A peu près vers le même temps (1520), parurent « les Noëlz nouvellement composez à l’honneur de la Nativité de Nostre-Saulveur Jésu-Christ -. » Puis, en 1539, « un chant natal contenant sept Noëlz, avec un mystère de la Nativité, par personnaiges. »

On le voit : on jouait encore des drames religieux, mais non plus farcis de latin, comme au Moyen Age. Notre langue nationale s’émancipait partout. Elle sortait des bégaiements de l’enfance pour se parer des atours d’une jeunesse virile ; et, tandis que l’unité française, consommée depuis Louis XI, achevait de triompher des dialectes, Rabelais, Montaigne, Amyot et les poètes de la cour de François Ier, ouvraient, à notre littérature, de nouveaux horizons.

Nativité du Christ. Oeuvre de la fin du XVIe siècle

Nativité du Christ. Oeuvre de la fin du XVIe siècle

Contemporaine de toutes ces illustrations, Marguerite de Valois composa, en 1545, d’après le Chant natal précité, une comédie spirituelle sur la naissance du Christ. Pour en donner une idée, nous citerons son Noël paraphrasé du Gloria in excelsis :

Gloire soit au Dieu des dieux,
Et d’icelle qu’il remplisse
Tous les cieulx et les haults lieux
Ordonnés pour son service.

Paix soit au monde ici-bas,
Et la terre en soit si pleine
Que l’on change tous les débats
En volonté souveraine.

Aux hommes créés de toi,
En ceste heureuse journée
Soit, avec ton amour et foi,
Bonne volonté donnée.

Nos poètes primitifs ne pouvaient égaler ceux du XVIIe siècle, et leurs œuvres doivent être plus étudiées, comme documents d’histoire littéraire que comme vrais modèles de littérature. D’ailleurs, la poésie du Noël, dit Charles Nisard, doit conserver toute la naïveté des anciens drames ou mystères de la Nativité, et ceux qui la voudraient plus ornée, n’entendent pas le génie de ces compositions, dont toute la beauté est la simplicité, dont tout l’art sera l’absence même de l’art. À ce point de vue, rien d’aussi gracieux que le Noël suivant, qui remonte au règne de Louis XII, et qu’une foule de diminutifs relèvent agréablement :

Noël nouvelet, Noël chantons icy ;
Dévotes gens, rendons à Dieu mercy ;
Chantons Noël pour le roi nouvelet :
Noël nouvelet !
Noël chantons icy.

Quand m’esveilly et j’euz assez dormy,
Ouvris mes yeux , vis un arbre fleury
Dont il issit un bouton vermeillet :
Noël nouvelet !
Noël chantons icy.

Quand je le vy, mon coeur fust resjouy,
Si grand’clarté resplendissait de luy,
Com’ le soleil qui luit au matinet :
Noël nouvelet !
Noël chantons icy.

D’un oysillon après le chant j’ouy,
Qui aux pasteurs disait : Partez d’icy ;
En Bethléem trouverez l’aignelet :
Noël nouvelet !
Noël chantons icy.

En Bethléem Marie et Joseph vy ;
L’asne et le boeuf, l’enfant couché parmy ;
La creiche estoit au lieu d’un bercelet :
Noël nouvelet !
Noël chantons icy.

Les derniers couplets de ce cantique ont été supprimés, ne se rapportant pas spécifiquement à Noël ; mais qu’on nous permette de citer encore le refrain, si plein de mignardise, du Noël : Marie en Bethléem s’en va, qui nous rappelle l’époque de Ronsard :

Marie m’amye,
Vous êtes si saincte et jolie,
Que chacun pour vous chante Nau,
Nau, Nau !
Que chacun pour vous chante Nau.

Un autre dit :

Chantons Nau autant de fois
Qu’il y a de feuilles ès bois,
Et d’herbes flories
Dedans les prairies.

Voici maintenant quelques strophes d’un Noël en quinze couplets qui se rapproche de la grande poésie :

Heureuse nuict, en beauté plus que rare,
Tu voy Marie en toy, qui se prépare
Sur l’heure et poinct de son enfantement.
Or, dy-moy donc, ô nuict, dy-moy comment,
Toute ravie, en terre elle s’incline
Pour adorer ceste essence divine.

Unique nuict, oh ! quelle jouissance !
Quel vray bonheur ! quelle resjouissance !
Voir le Petit à sa mère riant ;
La mère aussy l’adorant et priant
O vœux sacrés à l’enfant acceptables !
O doux souris à la mère agréables !

(...)

Tu fus présente à ce chant angélique,
Je dy ce chant du tout [tout à fait] évangélique
Annonçant l’heur de cest enfantement.
Dy-moi la joie et le contentement
Que tu reçois, lorsque tu peux entendre
Le premier cri de ceste enfance tendre.

Tu l’as donc veu, ô nuict, ce grand miracle :
L’enfant sortir du sacré tabernacle,
Comme l’époux paré de son pourpris ;
Enfant aymé, auquel le Père a pris
Tout son playsir et sa resjouissance,
Et néanmoins ils sont de mesme essence.

Dy-moy comment chascun pasteur s’assemble :
Dy comment tous, d’un grand accord ensemble,
Ont entrepris de l’aller visiter.
Nuict, saincte nuict, veuille-moy réciter
Et les propos et cantiques de joye
Qu’ils ont chantés sainctement par la voye.

Ce Noël est extrait du recueil composé par Denisot, comte d’Alsinois, sous le titre de Cantiques du premier advènement de Jésus-Christ. Ces cantiques, au nombre de 13, dont quelques-uns ont jusqu’à 20 et 30 couplets, sont en général très bien réussis, et s’enchaînent les uns les autres de manière à former un petit poème. Le même auteur composa D’où vient qu’en ceste nuitée et Comme la vermeille rose, dont la transcription complète dépasserait le cadre de ce simple article.

Toujours est-il que les Noëls en langue vulgaire et en patois ont surtout exercé la verve poétique de nos ancêtres, à partir de la Renaissance ; mais nombre de collections postérieures n’en sont que des réminiscences, des imitations plus ou moins heureuses, malgré leur titre de Noëls nouveaux. Ce sont plutôt, avons-nous dit, des Noëls rajeunis.

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