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Les honneurs changent les mœurs
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Publié le lundi 26 décembre 2011, par Redaction
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Souvent l’homme élevé aux dignités méconnaît ou laisse de côté ceux de ses amis qui sont restés simples particuliers
Ce proverbe est la reproduction de celui des Latins : Honores mutant mores. La Harpe (XVIIIe siècle), blessé de la froideur que lui témoignait son ancien condisciple Pezay, petit-maître et bel esprit, s’en plaignit dans le discours intitulé les Prétentions que voici :
Dorilas avec moi fut uni dès l’enfance : Tout nous était commun, jeux, plaisirs, espérance. J’étais le confident des secrets les plus chers, De ses premiers amours et de ses premiers vers. Il recherchait le monde, et moi la solitude ; Il aimait le fracas, je préférais l’étude. Quelquefois cependant il venait en secret Boire avec son ami le vin du cabaret ; Mais, lorsqu’il fut admis à d’illustres toilettes, Qu’une duchesse un jour eut acquitté ses dettes, Il ne fut plus le même et son froid embarras Etonna l’amitié qui lui tendait les bras. Son sourire apprêté repoussa mes caresses ; Il me parut distrait, il me fit des promesses. Je lui trouvai le ton beaucoup trop ennobli ; Je l’avais vu sensible et je le vis poli. Je m’éloignai bientôt : mon humeur confiante Ne put souffrir longtemps sa réserve offensante. |
Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.
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