Après avoir bu et mangé on veut rire d’une autre manière
En effet, la gaieté redouble au dessert, et, dans certains temps, chacun doit à la compagnie une petite chanson. On lit dans Chevraena ou diverses pensées d’histoire, de critique, d’érudition et de morale (1697), que ce proverbe était alors pratiqué dans nos provinces, et qu’au sortir d’un bon repas on dansait au son des flûtes et des musettes.
Un mot d’Anacharsis fait voir que cet usage était inconnu aux Scythes de son temps. Interrogé par un grec, s’il y avait des flûtes dans son pays : il n’y a pas même de vignes, répondit-il ; c’était dire ingénieusement que Bacchus était le père de la Joie, et que sa fille ne se trouve guère où il n’est pas.
C’est un ancien proverbe. François Villon, poète du XVe siècle, s’exprime ainsi :
Bien est vrai que j’ai aimé, Et j’aimerais volontiers. Mais triste cœur, ventre affamé, Qui n’est rassasié au tiers,
M’a ôté des amoureux sentiers. Au fort, quelqu’un s’en récompense Qui est rempli sur les chantiers ;
Car de la panse vient la danse.
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