LA FRANCE PITTORESQUE
4 septembre 1725 : entrevue de Louis XV
et Marie Leszczynska, fille
de Stanislas, roi de Pologne
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Publié le dimanche 2 septembre 2012, par Redaction
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Deux princesses avaient été destinées à Louis XV avant la fille de Stanislas. Le duc d’Orléans, régent de France, pour finir la guerre contre le roi d’Espagne, Philippe V, avait marié l’infante, fille de ce monarque et de la princesse de Parme, âgée alors de cinq ans et demi, au roi de France qui en avait quinze.

Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Il fallait attendre dix ans au moins la naissance incertaine d’un dauphin. Madame de Prie, maîtresse du duc de Bourbon, alors premier ministre, et Duverney, favori du prince, employèrent ce prétexte pour renvoyer l’infante à son père, et pour faire un véritable mariage du roi de France avec une sœur du duc de Bourbon, très belle et très capable de donner des enfants, élevée à Fontevraud, sous le nom de princesse de Vermandois.

On commença par renvoyer la femme de cinq ans, avant de s’assurer d’une plus mûre. On la fit partir pour l’Espagne, sans prévenir son père et sa mère, sans adoucir la dureté d’une telle démarche par la- plus légère excuse, et sans qu’il y eût aucun sujet de querelle entre les cours de France et d’Espagne.

Quelques mois après son renvoi, madame de Prie courut en poste à Fontevraud, essayer si la princesse de Vermandois lui convenait, et si l’on pouvait s’assurer de gouverner le roi par elle. La princesse, encore plus fière que la marquise n’était légère et inconsidérée, la reçut avec une hauteur dédaigneuse, et lui fit sentir combien elle était indignée que son frère lui dépêchât une telle ambassadrice. Cette seule entrevue la priva de la couronne. On la laissa déployer sa fierté dans son couvent : elle mourut abbesse de Beaumont trois ans après.

Il y avait dans Paris une madame Texier, maîtresse d’un ancien militaire nommé Vauchon, et veuve d’un caissier qui avait appartenu au père de madame de Prie. Vauchon lui parla de Stanislas Leszczynska, fait roi de Pologne par Charles XII, dépossédé par Pierre le Grand, et réfugié à Weissembourg, frontière de l’Alsace, y vivant d’une pension modique que le ministère de France lui payait très mal.

Il avait une fille élevée dès son berceau dans le malheur, dans la modestie, et dans les vertus qui rendaient ses infortunes plus intéressantes. La dame Texier parla à la marquise de Prie de cette princesse pour laquelle on avait proposé des partis un peu au-dessous d’un roi de France. Madame de Prie partit aussitôt pour Weissembourg, vit cette infortunée princesse polonaise, trouva qu’on ne lui en avait pas dit assez, et la fit reine.

Le mariage fut célébré avec toutes les formalités d’usage, dans la chapelle de Fontainebleau, par le cardinal de Rohan, évêque de Strasbourg.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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