Fils d’un conseiller, maître des requêtes, ambassadeur du roi François Ier, Baïf naquit le 19 février 1532, à Venise, où une ambassade avait conduit son père. Ses progrès dans les lettres répondirent aux soins qu’on prit de son éducation. Disciple de Jean Dorat, ami de Ronsard, il fit partie de cette fameuse pléiade,
Le succès d’un premier volume de poésies, composées à la louange de quelques beautés réelles ou imaginaires, l’attacha entièrement à un art plus brillant que solide. Il célébra presque tous les événements contemporains, il exploita la circonstance, et ne s’enrichit pas.
Souvent il déplora l’ingratitude des grands : souvent il regretta d’avoir négligé tous les moyens de fortune et d’élévation que lui avait donnés sa naissance. Si Baïf n’eut pas le ridicule honneur d’inventer les vers français, mesurés à la manière des Grecs et des Latins, il adopta l’invention et baptisa du nom de Baïfins, les vers de ce genre. Il employait un alphabet bizarre, formé de dix voyelles, dix-neuf consonnes, onze diphtongues et trois triphtongues. Son orthographe n’était pas moins singulière.
En 1570, il obtint de Charles IX des lettres-patentes pour l’établissement d’une académie de poésie et de musique. Cette sœur aînée de l’Académie française ne put vivre, à cause du malheur des temps.
Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.