Il allait être le chef de cette famille dont Robert Christophe a conté l’histoire dans son ouvrage : Sanson, bourreaux de père en fils, pendant deux siècles. Durant six générations, la dynastie Sanson pendit, écartela, « questionna », fit rouler des têtes... Le premier de la dynastie devint bourreau par amour.
Sous le règne de Louis XIV, Charles Sanson était officier. A la suite d’un grave accident de cheval, il avait été transporté par un inconnu dans une maison voisine, il avait été soigné par la fille de son sauveur, la ravissante Marguerite. Charles Sanson était tombé amoureux de sa jolie infirmière qui était devenue sa maîtresse. Guéri, il avait continué à voir Marguerite, à l’insu de son père souvent absent de la maison. Celui-ci refusait toujours de donner son nom et de préciser quelles étaient au juste ses occupations.
Or, un jour, en traversant la place du Puits-Salé, il vit le père de Marguerite attacher des bandits au pilori. C’était le bourreau Pierre Jouënne ! Ainsi donc, il aimait la fille de l’exécuteur des hautes œuvres. Il fut frappé d’horreur mais, après avoir courageusement lutté et essayé de rompre, la liaison reprit. Obligé de quitter sa lieutenance à cause de ses « amours immondes », il arriva un soir chez Marguerite lui proposant de fuir avec elle. Mais l’exécuteur venait d’apprendre l’inconduite de sa fille.
– Le tuer, pourquoi ?
– Parce que la virginité est le seul bien qu’une fille de bourreau puisse apporter à son époux !
Charles Sanson aimait Marguerite et s’inclina. Mais, la première fois qu’il dut aider son beau-père à rouer un condamné, il « tomba en pâmoison » ! Puis, il s’habitua...
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