Ce roi, l’un des plus vulgaires de l’histoire, qui ne fit, comme tant d’autres, que se livrer à ses plaisirs, prodiguer l’argent du peuple et l’accabler d’impôts, ne mériterait pas d’être cité sans la bizarrerie du surnom qu’il porte. Fi fut le second monarque qui, depuis l’union de Calmar (voy. 13 Juillet 1396), gouverna les trois royaumes, dont Marguerite n’avait fait qu’un seul état. Christophe était fils de Jean, duc de Bavière ; après la déposition d’Eric, successeur indigne de la grande reine, le Danemark d’abord, et bientôt la Suède et la Norvège l’appelèrent sur leur trône vacant : ils ne tardèrent pas à se repentir de leur choix. Christophe ne sut pas défendre ses sujets des continuelles attaques du prince qu’ils avaient chassé. La famine désola plusieurs provinces de la Suède ; et les paysans, réduits à mêler des écorces de sapin dans leur farine, surnommèrent Christophe roi de l’Ecorce, Bark-Konnung. C’était assurément la plus douce vengeance qu’ils pussent tirer de leur misère.
Ce prince mourut à Helsingborg, après neuf ans de règne ; malgré son insouciance et sa légèreté, il avait promulgué un code de lois, qui s’observèrent en Suède jusqu’au milieu du XVIIIe siècle.
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