LA FRANCE PITTORESQUE
Recette infaillible
pour arrêter de fumer ?
(D’après « L’Illustréa », paru en 1930)
Publié le vendredi 10 octobre 2014, par Redaction
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En 1930, un chroniqueur du journal l’Illustréa, G. Varin, explique recevoir de nombreuses lettres de fumeurs lui demandant quel est le moyen radical pour les empêcher de succomber à leurs penchants, et d’autres lettres émanant de correspondantes le suppliant de leur indiquer le médicament susceptible d’enrayer, chez l’époux, le fiancé ou l’ami, « la déplorable habitude d’auréoler l’espace de volutes tabagiques »
 

Ce à quoi notre chroniqueur répond que les moyens pratiques d’empêcher de fumer sont aussi nombreux que faciles... Le meilleur est celui-ci : la volonté !

Mais comme cette volonté, même chez les êtres les plus sincères, ne peut arriver à exclure de leur existence une habitude qui s’est transformée en un besoin indispensable, il faut avoir recours à des moyens plus sérieux et surtout plus pratiques... quant au résultat final.

Un des plus simples nous est fournit par le docteur Baratier, rapporte-t-il ensuite :

Faire dissoudre dans 250 grammes d’eau tiède, cinquante centigrammes de nitrate d’argent. Et le matin, à jeun, fumer une cigarette, une pipe ou un cigare. Immédiatement après cette offrande à Nicot, se gargariser avec une cuillerée à soupe de la solution indiquée ci-dessus, fumer une nouvelle cigarette ou pipe, tout de suite ; à la deuxième bouffée, un certain malaise se produit : les nausées apparaissent, le mal de tête survient. Se reposer. Deux ou trois heures après, recommencer la séance ; gargarisme à l’eau tiède additionnée de pierre infernale, nouveau cigare, nouvelle cigarette...

Et alors le dégoût devient tel, les nausées sont tellement intenses que, pendant le reste de la journée, le fumeur le plus invincible ne pense plus à son tabac. Le lendemain, à jeun, nouvelle séance. Le surlendemain, non seulement le fumeur n’a pas l’idée de fumer, mais encore la vue de son tabac lui donne un tel frisson au niveau de l’épine dorsale et de la région gastrique qu’il fuit, épouvanté.

La guérison est assurée... et si de temps à autre l’amoureux de l’Herbe à la Reine se sent prêt à retomber dans les bras de la fée nicotine, une ou deux séances au gargarisme suffiront amplement à la guérir pour de longs et longs mois. Et le chroniqueur de conclure : « Depuis six ou sept ans, j’ai eu recours à ce stratagème ; je m’en suis admirablement trouvé. Donc, fumeurs invétérés et vous, douces épouses de fumeurs opiniâtres, usez et abusez de cette médication sans danger, et vous me tresserez des couronnes en guise de remerciement. »

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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