LA FRANCE PITTORESQUE
13 novembre 1825 : mort du
sculpteur Charles Dupaty
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Publié le lundi 12 novembre 2012, par Redaction
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Fils du président Dupaty, connu par ses Lettres sur l’Italie, frère d’un magistrat honorable et d’un littérateur distingué, cet artiste célèbre était né à Bordeaux, le 29 septembre 1775. Il commença par étudier le droit, et se fit même recevoir avocat. La mort de son père l’ayant laissé libre de suivre son goût, qui l’entraînait vers la peinture, il s’essaya chez le paysagiste Valenciennes.

Compris dans l’appel adressé par la Convention à la jeunesse française, il prit les armes et resta au service jusqu’en l’an IV. Alors il passa successivement de l’atelier de Vincent, où il étudiait la peinture historique, dans celui de Lemot, où il commença la carrière qu’il devait suivre pendant toute sa vie. Fin 1798, la première fois qu’il concourut, il remporta le grand prix de sculpture. Le nombre des places disponibles dans l’école de Rome, et celui des lauréats ne se trouvant pas en rapport, le voyage de Dupaty fut retardé de quelques années. Comme travail utile à sa bourse, il fit un buste de Desaix, et en employa le produit au modèle de sa première figure : l’Amour présentant des fleurs et cachant des chaînes.

David vint voir ce modèle composé dans le goût de l’ancienne école ; d’après les conseils du maître, Dupaty le détruisit et le recommença : depuis cette époque, son talent prit une direction nouvelle, un essor plus élevé. Enfin il partit pour la métropole des arts, et, pendant un séjour de huit années, il y composa plusieurs ouvrages : Philoctète blessé, Venus génitrix, Cadmus terrassant le serpent de Castalie, une petite figure de Pomone, Biblis mourante. De retour à Paris, il exécuta l’Ajax poursuivi par la fureur de Neptune, que l’on considère comme son chef-d’œuvre, et plusieurs autres productions, telles que les Remords d’Oreste, l’Ajax foudroyé, Vénus se découvrant aux yeux de Paris. La mort empêcha Dupaty de mettre la dernière main à plusieurs morceaux commencés, et par l’expression de sa volonté dernière, il chargea Cortot, son ami et son successeur à l’Académie, de les terminer.

Le caractère distinctif du talent de Dupaty, c’étaient la grandeur, la force, la noblesse : ses défauts tenaient à une imitation trop exacte, trop passionnée de la sculpture antique. Vers la fin de sa vie, il avait tenté de revenir à un sentiment plus vrai, plus simple et il y avait réussi : sa fin prématurée l’arrêta donc dans la voie du progrès, et non dans celle de la décadence.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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