On a coutume d’employer ce proverbe à l’égard de toute société, de toute maison où il n’y a point d’ordre, où l’autorité du chef est méconnue, et ou partant, tout le monde est maître
Cela vient, sans doute, de ce qu’autrefois en France, toute compagnie, toute communauté élisait un chef qui était maître souverain et qui en avait tous les privilèges.
Les mendiants aussi avaient, comme les compagnies les plus illustres du royaume, le droit de s’élire un chef. Par plaisanterie, on avait appelé leur roi Peto, c’est-à-dire je demande, ce qui, par corruption, ne tarda pas à se modifier en ce terme du proverbe, Pétaud. De là le dicton.
De pétaud, on finit par faire pétaudière, pour signifier une assemblée tumultueuse et insubordonnée. Nos meilleurs classiques ont employé cette locution proverbiale qui, bien qu’elle commence à vieillir, ne tombe nullement et acquiert tous les jours une plus grande force d’expression : on ne saurait la remplacer.
Un grand prince, Alexis Comnène, qui était en même temps un des hommes les plus honnêtes et les plus éclairés de son temps, avait coutume d’employer une belle maxime, dont il s’appuyait avec justice pour être le maître chez lui. « Quand les gouvernants font ce qu’ils doivent, disait cet homme illustre, les gouvernés ne font pas ce qu’ils veulent. » Mot d’esprit résumant tous les graves devoirs des rois envers les peuples, des parents envers les enfants.
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