Le mot paletot, autrefois paletoc ou paletocq, a exercé plus d’une fois les étymologistes ; il est, dit-on, espagnol d’origine. Huet croit que l’on doit écrire palletoc, parce que ce nom d’habillement vient, dit-il, de palla, sorte de manteau, et de toc, qui, en breton, signifie un chapeau. Toque et toquet auraient donc aussi une origine celtique.
Ménage, au lieu d’une étymologie espagnole ou bretonne, trouve que palletot vient d’un mot de basse latinité, palliotum, petit manteau ; mais palliotum n’a peut-être jamais existé que dans l’imagination de Ménage.
Quoi qu’il en soit, le paletocq du Moyen Age était une espèce de casaque à coqueluchon, dont la pointe ressemblait à la tête d’une huppe. Voilà pourquoi Rabelais (Liv. I, ch. 21) dit : empaletoqué comme une dupe.
On a longtemps appelé paletoquets des gens sans aveu, parce que le paletot servait aux gens de guerre, parmi lesquels se trouvaient alors de fort mauvais sujets.
Avant les simples soudoyers, les nobles avaient porté cet uniforme. « Et au-dessoubs de soixante livres, auront brigantines si faire le peuvent, ou paletot, arc et trousse ou jusarme, et cheval selon leur puissance. » (Ordonnance de François II, duc de Bretagne) C’est-à-dire que la dernière classe des gentilshommes n’avait que ce surtout militaire qui devait être fort épais et probablement feutré pour toute armure défensive.
Plus tard, ce fut l’habillement des laquets, et aussi le costume généralement adopté pour les marins ou pêcheurs normands. Il avait conservé le capuchon, et ressemblait au caban des Lévantins. En décrétant que le paletot serait l’uniforme de la marine royale, on en a coupé le jupon, le réduisant à n’être qu’un gilet rond ou une véritable carmagnole. Au XIXe siècle, moins le capuchon, le paletot est devenu un habillement à la mode.
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