LA FRANCE PITTORESQUE
4 janvier 1730 : mort de l’homme
de lettres Jean-Baptiste-Henri
du Trousset, sieur de Valincour
()
Publié le jeudi 3 janvier 2013, par Redaction
Imprimer cet article

Jean-Baptiste-Henri du Trousset de Valincour était né le 1er mars 1653. Il fit quelques vers, fruits ordinaires de la jeunesse. La Princesse de Clèves parut ; Valincour en donna une critique en 1678, non pour protester contre la juste admiration du public, mais pour lui apprendre à ne pas admirer jusqu’aux défauts.

En 1681, Valincour publia la vie de François de Lorraine, duc de Guise. Bossuet le fit entrer, en 1685, chez le comte de Toulouse, amiral de France, qui bientôt après le fit secrétaire de ses commandements, et secrétaire-général de la marine. A la bataille de Malaga, en 1704, où la flotte française, commandée par le comte de Toulouse, eut à combattre les flottes anglaise et hollandaise réunies, Valincour, quoique étranger au service militaire de la marine, resta constamment auprès du prince, et fut blessé à la jambe d’un coup de canon qui tua un page.

Il fut reçu à l’Académie française en 1699, et nommé membre honoraire de l’Académie des sciences en 1721. Il avait travaillé toute sa vie à se faire, dans la maison de campagne qu’il avait à Saint-Cloud une bibliothèque choisie ; elle fut entièrement consumée à sa vue par le feu, et avec elle périrent des recueils, fruits d’une lecture immense, des mémoires sur la marine, des ouvrages ébauchés ou faits, enfin tout ce que Racine et Boileau avaient écrit de l’histoire de Louis XIV. Ce travail commun était resté entre les mains de Valincour, successeur de Racine, et associé de Boileau dans la place d’historiographe.

Il avait succédé dans l’Académie française à son ami Racine, et il reçut dans cette même compagnie l’abbé d’Estrées qui succédait à Boileau. « Ami dès mon enfance, dit-il, et ami intime de deux des plus grands personnages qui jamais aient été parmi vous, je les ai perdus tous les deux dans un petit nombre d’années. Vos suffrages m’ont élevé à la place du premier, que j’aurais voulu ne voir jamais vacante. Par quelle fatalité faut-il que je sois encore destiné à recevoir aujourd’hui en votre nom l’homme illustre qui va remplir la place de l’autre, et que dans deux occasions où ma douleur ne demandait que le silence et la solitude pour pleurer des amis d’un si rare mérite, je me sois trouvé engagé à paraître devant vous pour faire leur éloge ? »

Ce titre d’ami particulier de Racine, et de Boileau, la onzième satire de ce dernier qui lui est adressée, font aujourd’hui toute la gloire de Valincour.

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE