« Sénateurs, La paix a été conclue à Presbourg, et ratifiée à Vienne entre moi et l’empereur d’Autriche. Je voulais dans une séance solennelle vous en faire connaître moi-même les conditions ; mais ayant depuis longtemps arrêté, avec le roi de Bavière, le mariage de mon fils le prince Eugène avec la princesse Auguste sa fille, et me trouvant à Munich au moment où la célébration dudit mariage devait avoir lieu, je n’ai pu résister au plaisir d’unir moi-même les jeunes époux, qui sont tous deux le modèle de leur sexe.
« Je suis d’ailleurs bien aise de donner à la maison royale de Bavière, et à ce brave peuple bavarois qui, dans cette circonstance, m’a rendu tant de services et montré tant d’amitié, et dont les ancêtres furent constamment unis de politique et de cœur à la France, cette preuve de ma considération et de mon estime particulière. Le mariage aura lieu le 15 janvier : mon arrivée au milieu de mon peuple sera donc retardée de quelques jours.
« Ces jours paraîtront longs à mon cœur ; mais après avoir été sans cesse livré aux devoirs d’un soldat, j’éprouve un tendre délassement à m’occuper des détails et des devoirs d’un père de famille. Mais ne voulant point retarder davantage la publication du traité de paix, j’ai ordonné, en conséquence de nos statuts constitutionnels, qu’il vous fût communiqué sans délai, pour être ensuite publié comme toi de l’Empire. »
Donné à Munich, le 6 janvier 1806.
Signé NAPOLÉON
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