Jean-Charles de Folard, né à Avignon, le 13 février 1669, d’une famille noble, montra dès l’enfance des dispositions militaires que développa encore la lecture des Commentaires de César.
De cadet dans le régiment de Berry, devenu sous-lieutenant, il fit le métier de partisan durant toute la guerre de 1688, exécuta dès lors en petit tout ce qu’il avait vu faire en grand ; leva des cartes, dressa des plans, et parut dès lors un homme d’un mérite peu commun.
La guerre de 1701 lui fournit de nouvelles occasions de signaler son habileté et ses connaissances. Le duc de Vendôme le fit son aide-de-camp, et ne le céda qu’avec regret à son frère le Grand-Prieur, qui commandait alors l’armée de Lombardie. Le chevalier de Folard répondit à l’idée qu’on avait de lui, en contribuant à la prise d’Ostiglia et à celle de la Cassine de la Bouline, qui lui mérita la croix de Saint-Louis, et une pension de 400 livres.
Après s’être distingué en Italie, il passa en Flandre, fut blessé à Malplaquet, et fait prisonnier quelque temps après. Le prince Eugène, bien fait pour juger un tel homme, ne put le gagner par les offres les plus avantageuses. En 1714, il se rendit à Malte, assiégée par les Turcs, et s’y montra ce qu’il avait été partout ailleurs. Le désir de connaître Charles XII l’attira en Suède. Charles, qui goûta les nouvelles idées de Folard, le destinait à être un des instruments dont il voulait se servir dans une descente projetée en Ecosse ; mais la mort du héros, tué au siège de Frédérikzhall, dérangea tous ses projets, et obligea Folard de revenir en France.
Il avait étudié toute sa vie l’art militaire ; il l’approfondit encore plus, lorsqu’il fut rendu à lui-même. Il donna des leçons au comte de Saxe, et prédit ses succès. Il exposa ses nouvelles découvertes dans ses Commentaires sur Polybe, en six volumes in-4°., réduits depuis en trois, par un homme du métier. L’auteur peut être à juste titre appelé le Végèce moderne.
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