Le destin de tout mariage contracté en cette période est funeste
Proverbe fondé sur une superstition qui règne en plusieurs pays, particulièrement en Provence, et qui a été transmise des païens aux chrétiens, comme l’attestent ces vers d’Ovide, extraits du livre V du poème des Fastes :
Nec viduae taedis eadem nec virginis apta Tempora : quae nupsit non diuturna fuit. Hac quoque de causa si te proverbia tangunt, Mense malum maio nubere vulgus ait. |
« Ce temps n’est pas favorable pour l’hyménée de la vierge ou de la veuve. Celle qui a pris alors un époux a cessé bientôt de vivre. Et, si les proverbes peuvent être ici de quelque poids, je rappellerai ce proverbe du peuple : Il est mauvais de se marier au mois de mai. »
Plutarque, dans la quatre-vingt-sixième de ses Demandes romaines, a recherché les causes de cette superstition ; et voici ce qu’il en a dit : « Pourquoi les Romains ne se marient point au mois de mai ? Est-ce parce qu’il est au milieu d’avril et de juin, dont l’un est consacré à Vénus et l’autre à Junon, déesses qui ont toutes deux la cure et la superintendance des noces, au moyen de quoi ils (les Romains) avancent ou retardent un peu.
« Ou est-ce qu’en ce mois-là ils font la cérémonie de la plus grande purgation ?... En ce temps-là, la prêtresse de Junon ou la Flaminea est toujours triste, comme en deuil, sans se laver ni parer. Ou bien est-ce parce que plusieurs des peuples Latins font oblation aux trépassés en ce mois ? et c’est « pourquoi ils adorent Mercure en ce même mois, joint qu’il porte le nom de Maïa, mère de Mercure. »
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