Après la mort de Clotaire Ier, roi des Francs, Gontran, le second de ses fils, devint roi d’Orléans et de Bourgogne. Ses Etats étaient composés de l’ancien royaume d’Orléans, du royaume de Bourgogne, du Vivarais, et des pays situés entre le Rhône et la Durance.
Il régna trente-trois ans, et fut adoré de ses sujets, qui ne l’appelaient que notre bon roi Gontran. Cependant l’histoire lui reproche ce que nos contemporains désignent comme des cruautés. Nous en citerons deux exemples.
Chassant un jour dans la forêt de Vosges, il s’aperçoit qu’on y a tué un buffle. Le garde-chasse accuse Chandon, chambellan du prince, d’avoir fait le coup. Gontran oblige Chandon à se justifier par le duel. Le forestier et le champion du chambellan s’entretuèrent. Chandon, que la mort de son champion déclarait coupable, suivant le préjugé du temps, est attaché à un poteau et lapidé : barbarie atroce et violation manifeste de la loi salique, qui, en pareil cas, ne condamnait le coupable qu’à une composition.
En 580, Gontran perd sa femme Austregilde. En mourant, elle pria son époux de faire enterrer avec elle ses deux médecins, persuadée que le traitement avait causé sa mort. Notre bon roi Gontran promit et tint parole. Austregilde était morte de la petite-vérole. Il paraît que c’est à cette époque que cette cruelle maladie passa d’Egypte en Europe.
Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.