Se donner beaucoup de mouvement pour venir à bout de quelque chose
La corneille est très friande d’une espèce de noix fort grosse que Rabelais appelle noix grollière, terme dérivé de grolle (ou graille), nom qu’on donnait autrefois à cet oiseau, et que les naturalistes donnent aujourd’hui au freux, autre oiseau de semblable espèce.
La corneille préfère cette noix à toutes les autres, parce que la coque en est moins dure ; et lorsqu’elle se sent excitée par la faim, elle s’envole sur un noyer, s’accroche du bec et des griffes à quelque branche, et l’agite aussi fortement qu’elle peut pour en abattre le fruit qui, s’entrouvrant dans la chute, lui offre un aliment plus facile à extraire de l’enveloppe où il est contenu.
En quelques endroits, on donne métaphoriquement le nom de corneille à l’homme chargé d’abattre les noix, parce qu’il ressemble à la corneille par l’agitation qu’il se donne et par la couleur d’un mauvais vêtement dont il s’affuble d’ordinaire, à cause des taches que font les écales.
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