Il fut un écrivain décrié par les injures et les turlupinades dont il remplissait ses écrits presque toujours polémiques et satiriques. Il a écrit contre Pasquier : il l’appelle un homme sans conscience, sans cervelle, sans humanité, sans religion, sot par nature, sot par bécare, sot par bémol, sot à la plus haute gamme, sot à double semelle, sot à double teinture, sot en cramoisi, sot en toutes sortes de sottises ; et comme Pasquier avait plaidé pour l’université contre les jésuites, ce qui était déjà un crime irrémissible aux yeux du père Garasse, il lui dit adieu, jusqu’au grand parlement, où, ajoute-t-il, vous ne plaiderez plus pour l’université.
Tel est le style ordinaire du père Garasse. Il en voulait surtout au poète Théophile et à Etienne Pasquier. Les confrères du père Garasse le désavouaient. Sa Somme de théologie parut une bouffonnerie, et fut censurée par la Sorbonne. On dit au reste qu’il n’était furieux et ridicule que la plume à la main. Dans la société ou lui trouvait de la douceur et de la raison.
Il ne faut pas oublier du moins qu’il périt victime d’un dévouement sublime. Il fut envoyé à Poitiers, par ses supérieurs, pour secourir les pestiférés, après avoir sollicité avec instance lui-même, la permission d’aller remplir cet office de charité, et il mourut en l’exerçant.
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