Parmi les peines les plus curieuses, usitées au Moyen Age, en France, en Allemagne et dans le nord de l’Europe, celle de la pierre au cou était encore souvent appliquée dans le XVIIe siècle.
Les calomniatrices et les querelleuses étaient condamnées à se promener dans les rues de la ville, ayant une pierre suspendue à leur cou : si la faute était plus grave, elles étaient précédées, dans ces promenades, par un cornet ou une trompette, et faisaient trois fois le tour de l’Hôtel-de-Ville, les jours de marché.
Dans l’origine, au lieu de la pierre, on leur attachait un chien, une roue de charrue, etc. ; mais, dans la suite, ce fut toujours une pierre dont la forme différait seulement suivant les pays. Quelquefois cette pierre était sculptée en tête de femme, avec une langue haletante, comme celle d’un chien fatigué ; d’autres fois, c’était l’image d’un chien ou d’un chat, ou bien encore c’était une bouteille que l’on nommait « la bouteille du bourreau » ; et de là naquit le proverbe « boire de la bouteille du bourreau ».
La gravure ci-contre représente une pierre de cette dernière forme, que l’on conserve encore aujourd’hui à Budissin, en Hongrie. Les deux figures que l’on voit sont celles de deux femmes qui s’étaient publiquement battues à Budissin, et qui ont subi pour la dernière fois cette peine, le 15 octobre 1675.
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