LA FRANCE PITTORESQUE
ANGERS (La Cathédrale d’)
(par Charles Urseau)
Publié le mardi 1er avril 2014, par Redaction
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Il y eut à Angers avant le VIe siècle, une église qui aurait été dédiée à la Sainte Vierge. Elle prit le nom de Saint-Maurice, quand saint Martin lui fit don d’une partie des fioles du sang des martyrs de la Légion thébaine, qu’il avait ramenées à Tours. Á partir du VIIIe siècle, Charlemagne et ses successeurs prirent la cathédrale sous leur protection et lui accordèrent des faveurs spéciales, lui restituant à l’occasion des biens qui lui avaient été ravis injustement. Au début du XIe siècle, à l’heure où s’ouvrait pour l’Anjou une assez longue période de prospérité, grâce notamment au comte Foulques Nerra, surnommé à juste titre « le grand constructeur », la petite cathédrale d’Angers présentait l’aspect le plus lamentable. Gravement atteinte par un incendie qui avait détruit le tiers de la ville, elle tombait en ruines lorsque l’évêque Hubert de Vendôme entreprit de la rebâtir sur un plan beaucoup plus vaste.

Mais les flammes ravagèrent à nouveau la cité et les grands travaux de remise en état ne purent commencer qu’à la fin du XIe siècle. La restauration de la nef débuta peu avant le milieu du XIIe siècle et fut magnifique, grâce à l’œuvre d’un maître dont le nom demeure inconnu, mais qui fut à la fois un grand artiste et un bâtisseur audacieux et adroit. Le transept n’étant plus en harmonie avec la nouvelle construction, il fallut le rebâtir sur un plan plus vaste et plus imposant. Raoul de Beaumont, cousin du roi d’Angleterre Henri Plantagenêt et évêque d’Angers, eut le mérite de s’en charger et fit élever vers 1190 le croisillon sud et la croisée. Son neveu et successeur prit sur l’évêché et donna au chapitre le terrain nécessaire à l’édification d’un croisillon nord de même grandeur et de même plan. Pour achever le chœur, il fallut ensuite détruire le mur gallo-romain de la cité et obtenir de Charles Ier, comte d’Anjou, l’abandon d’une petite ruelle...

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