Se dit d’une femme taxée de folie lorsqu’elle prend pour confident intime un homme qui ne peut chercher, dans les confidences qu’elle lui fait, que des moyens de la tromper et de la perdre
On dit aussi : folle est la poule qui au renard se confesse, et ce proverbe paraît préférable au premier ; car l’idée d’artifice, d’hypocrisie et de séduction — également indiquée dans l’un et dans l’autre —, convient moins au caractère du loup qu’à celui du renard ; d’ailleurs le rôle de confesseur est attribué beaucoup plus naturellement à ce dernier animal auquel la tradition proverbiale a toujours fait jouer divers rôles semblables, par exemple, celui de prédicateur : témoin le dicton le renard prêche aux poules, très usité en parlant d’un imposteur qui endoctrine des personnes simples et ignorantes dont il veut faire ses dupes.
Nous rappellerons en quelques mots les faits analogues qui se trouvent dans la Procession du renard, farce jouée à Paris lors des démêlés de Philippe le Bel avec le pape Boniface VIII. L’acteur principal se montrait sur la scène revêtu d’une peau de renard avec un surplis par-dessus, chantait l’épître, paraissait ensuite sous le costume papal, la tiare en tête, et finissait par courir, ainsi costumé, après les poules qu’il étranglait.
Ajoutons que la substitution du renard et de la poule au loup et à la brebis n’apporte pas le moindre changement dans la signification d’un proverbe qu’illustra le célèbre abbé François-Timoléon de Choisy par ses succès de libertin. Fils d’un conseiller d’État, et petit-fils d’un receveur général des finances, il vivait retiré dans le fond du Berry, habillé en femme, sous le nom de comtesse des Barres, et à l’aide de ce travestissement, il abusa de plusieurs demoiselles de condition. Lui-même a écrit ses aventures, imprimées à Bruxelles en 1736, sous le titre de Mémoires de madame la comtesse des Barres.
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