La légende raconte que la découverte des Eaux-Bonnes serait due à une vache : affectée d’un ulcère hideux, elle se serait promptement débarrassée de son mal en se baignant dans une eau qui sourdait à l’entrée de la gorge de Lacoume. Pour la première fois, en 1356, les chartes du pays firent mention des Eaux-Bonnes, à l’occasion du séjour qu’y fit la princesse Talèze, alors que le fameux batailleur Gaston Phœbus en avait fait un rendez-vous de chasse quand il poursuivait l’izard. Puis, François Ier, dans sa lutte gigantesque contre Charles Quint, lui permit de propager sa réputation dans le haut monde. Ses guerriers estropiés et souffrants y furent envoyés pour profiter des bienfaits de ce que l’on appela alors l’eau des arquebusades. Sa sœur Marguerite de Valois s’y rendit souvent, tout comme Michel Montaigne ou Henri IV dans sa jeunesse.
Mais son accession par un chemin fort escarpé, « les deux misérables cabanes remplies de mauvais lits où l’homme le moins délicat ne saurait se résoudre à se coucher » et le manque total de ressources pour y subsister, furent un frein considérable à sa prospérité. Le 20 juillet 1771, cependant, une ordonnance de l’intendant de Navarre établit aux Eaux-Bonnes un régime administratif et un service médical régulier. Le fermage rapportait alors trois livres tournois, les baignoires n’étant à l’époque que d’affreuses bicoques en bois de sapin. Il fallut attendre le XIXe siècle, pour qu’une ère de richesse s’instaure enfin, grâce à Napoléon Ier qui entreprit de faciliter l’exploitation des eaux par l’établissement d’une route praticable et la construction de logements décents, et grâce aussi à Prosper Darralde, nommé médecin-inspecteur en 1836, qui fut à l’origine...
Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.