LA FRANCE PITTORESQUE
GUÉTHARY. Esquisse historique
(par Roland Moreau)
Publié le vendredi 18 avril 2014, par Redaction
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On a beaucoup écrit sur le Pays basque et sur Guéthary en particulier : Voltaire décrivant « un petit peuple qui saute et danse au pied des Pyrénées », tandis qu’Hippolyte Taine, un siècle plus tard, évoquait sombrement « un Océan qui déchire et dépeuple sa plage, (...) des goëlands qui crient, » et que Paul-Jean Toulet qui vint y finir ses jours, entouré par ses amis Émile Henriot, Jean-Louis Vaudoyer, Claude Debussy ou Maurice Rostand, composa, la veille de sa mort, ce qui ressemble fort à une ode à ces lieux. C’est aussi en amoureux de cette belle région, mais surtout en compilateur d’archives et en chroniqueur attaché à la réalité des faits que Roland Moreau, lui, retrace l’histoire de Guéthary, dans une double perspective, celle du village et de la paroisse, brossant un panorama complet de la localité depuis ses origines jusqu’à nos jours, c’est-à-dire à dater de l’époque médiévale dominée par la pêche et l’agriculture jusqu’au dernier quart du XXe siècle qui vit se développer l’industrie et le tourisme. Entre temps, Catarie (qui allait devenir Catari, en 1577, Guettari en 1664 et Guéthary beaucoup plus tard) détruit par les Normands comme les villages environnants s’était reconstitué et possédait une église (XIIe siècle), apparaissant d’abord comme le port et une dépendance de Bidart (citation du XVIe siècle), puis devenant une agglomération autonome.

Cette cohabitation née des faits fut à l’origine de nombreuses dissensions entre les deux villages (registres municipaux de Bidart), en dépit des intérêts communs et des risques partagés (pêche à la baleine, au thon et à la morue, guerre de course sur mer aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles) et il y aura un procès long, coûteux et retentissant en 1749 entre les deux communes à propos des réparations portuaires. Sur terre, les violences incessantes saigneront littéralement la région : au XVIe siècle, « pilleries et brûleries réciproques », au XVIIe c’est la guerre de Trente Ans...

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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