LA FRANCE PITTORESQUE
SAINT-PÉE-SUR-NIVELLE
Histoire d’un village basque
(par Roland Moreau)
Publié le vendredi 18 avril 2014, par Redaction
Imprimer cet article

La fière devise des Jeunes Basques, « Atxik eta segi » (tenir et continuer !) reflète à merveille l’histoire de Saint-Pée-sur-Nivelle (jadis Sanctus Petrus d’Ivarren, Saint-Pierre de la bonne vallée), seigneurie glorieuse du pays de Labourd, jusqu’à la Révolution, dont l’origine est très ancienne, puisqu’on cite un Guillaume de Saint-Pée, « florissant » en 1007 et un Jean de Saint-Pée prêtant hommage à Richard Coeur-de-Lion en 1170, leurs descendants formant au siècle suivant une nouvelle dynastie avec les Sault de Hasparren (une branche qui s’éteignit rapidement). Ensuite, de Jean de Saint-Pée qui construira le château, en 1403, avec l’autorisation du roi d’Angleterre, dont il sera un lieutenant fidèle, jusqu’à Anne-Henri-Louis, né en 1742, qui, arrêté à la Révolution « comme suspect », puis guerroyant à la frontière contre les Espagnols, mourra en 1798 d’une maladie contractée pendant sa captivité, en passant par Ogerot de Saint-Pée qui livrera une terrible bataille à Gaston de Béarn (en 1449), ou Jean de Chicon, bailli du Labourd et chevalier de François Ier, ou encore Jean de Caupenne qui lui succèdera (1565), avant l’érection de la seigneurie en marquisat (1659), c’est une épopée flamboyante et guerrière qui se développera.

Il est à noter toutefois que les maîtres des lieux ne furent pas les seuls à honorer la cité : que dire en effet des Semperstars qui accueillaient, et grossissaient parfois, la foule des pélerins en route pour Compostelle, qui subirent, avec les habitants des localités voisines, les incessantes incursions espagnoles (3 500 maisons à reconstruire de 1577 à 1607) et qui durent aller pêcher en mer, rebutés par des terres devenues incultes (guerres, fléaux naturels...) ? Et comment oublier les cagots et autres parias sociaux qui furent victimes des procès en sorcellerie menés par le fanatique commissaire de Lancre, ou tous ces hommes organisés en milice qui chassèrent (enfin) les Espagnols du Labourd (1637) et ceux qui, peu à peu...

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE